La visite africaine du pape François, a pris fin ce dimanche 5 février 2023 au Soudan du Sud. Une étape marquée par son appel à « déposer les armes».
C’est par une messe célébrée au mausolée de John Garang, que le souverain pontife a achevé sa visite apostolique au Soudan du Sud. Devant des milliers de fidèles en plein air, le chef de l’Eglise catholique a fait à nouveau cet appel : «Déposons les armes de la haine et de la vengeance». «Surmontons ces antipathies et aversions qui, au fil du temps, sont devenues chroniques et qui risquent d’opposer les tribus et les ethnies» a-t-il poursuivi.
Cette exhortation du Saint-Père, ne doit rien au hasard. Le Soudan du Sud, plus jeune État du monde est déchiré par la violence.
C’est pourquoi durant sa visite de 48 heures à Juba, le pape a multiplié les appels à la paix dans ce pays à majorité chrétienne de 12 millions d’habitants, en proie de 2013 à 2018 à une guerre civile entre les partisans des deux dirigeants ennemis Salva Kiir et Riek Machar. Un conflit qui a fait 380 000 morts et des millions de déplacés internes.
Avant l’étape du Soudan du Sud, le pape François, avait d’abord séjourné quatre jours en République démocratique du Congo.
À Kinshasa, le chef de l’Eglise catholique avait dénoncé le «colonialisme économique» qui «se déchaîne» notamment en République démocratique du Congo, avait laissé entendre le Saint-Père. «Otez vos mains de l’Afrique !» avait-il lancé dès le premier jour de son arrivée en RDC.
«Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser», a avait dénoncé le pape François dans un discours devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel.
Dans son discours, le souverain pontife avait également a exhorté les Congolais à ne pas «glisser dans le tribalisme et la confrontation» et «encouragé les processus de paix en cours» afin que «les engagements soient tenus».
Un appel qui intervient dans un contexte où la RD Congo fait face à la résurgence du groupe armé M23 qui a conquis ces derniers mois de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda accusé d’ingérence par Kinshasa. Dans son intervention qui a précédé celle du pape, le président congolais Félix Tshisekedi ne s’était d’ailleurs pas empêché de réitérer les accusations de son pays contre le Rwanda.
Le chef de l’État congolais avait aussi fait savoir que «Outre des groupes armés, des puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités».
Jacob Y./La rédaction
