Un tribunal sud-africain a annulé vendredi 09 septembre 2022, la suspension jugée inappropriée de la cheffe du principal organe de lutte contre la corruption.
La suspension avait été décidée par le président Cyril Ramaphosa, après l’ouverture d’une enquête publique le visant dans le cadre d’une sombre affaire de cambriolage.
« La décision du président était inappropriée et la suspension peut avoir été une mesure de rétorsion et donc contraire à la loi », a déclaré la Haute cour du Western Cape.
« La suspension de la requérante est donc annulée de manière effective à compter de la date de la décision », a conclu le tribunal.
La médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, à la tête du principal organe chargé de la lutte contre la corruption du pays, avait été suspendu en juin 2022 par le président Cyril Ramaphosa, au lendemain de l’annonce par cette dernière de l’ouverture d’une enquête publique le visant.

Âgé de 69ans, il est accusé d’avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage datant de 2020 dans une de ses propriétés, au cours duquel d’importantes sommes en espèces ont été trouvées, cachées dans du mobilier.
Cité à comparaître dans cette affaire, il a dénoncé une manœuvre politique.
La présidence a déclaré dans un communiqué prendre note de la décision de justice et précisé qu’elle allait se référer à la Constitution pour les suites possibles.
Busisiwe Mkhwebane, qui fait l’objet d’une procédure de destitution par le Parlement, a déjoué ces dernières années plusieurs tentatives pour la démettre de son poste.
Nommée par l’ex-président Jacob Zuma, elle est régulièrement accusée de partialité.
Avec l’affaire de cambriolage, le parti au pouvoir, le Congrès National Africain (ANC), ne décide s’il présente ou non l’actuel chef d’Etat comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024.
Astrid T./La rédaction