Un jeune homme d’environ 25 ans a comparu à la barre ce lundi 23 août pour des faits présumés d’agression sexuelle sur une de ses amies en avril dernier. Il est finalement sorti libre du tribunal.
À la barre, l’homme, au casier judiciaire vierge, ne comprend pas ce qu’il fait là, et nie les faits d’agression sexuelle qui lui sont reprochés. Mme Devoto, juge du tribunal, décrit la scène en s’adressant à lui : « Le 19 avril dernier, deux Narbonnais, dont vous, vont chez une amie, à Toulouse. Vous passez la soirée tous les trois dans son studio avec une mezzanine. Vous buvez de l’alcool en grande quantité, consommez de la cocaïne et du cannabis. La victime présumée va se coucher sur sa mezzanine vers deux heures du matin, vous continuez la soirée avec votre ami. Vers 5h, vous montez vous coucher avec elle, comme vous l’aviez convenu. Elle affirme que vous l’avez embrassé, touché et pénétré avec votre doigt pendant une heure et qu’elle était tétanisée. Ensuite vous vous êtes endormi, et à votre réveil elle n’était plus là ».
Le prévenu, qui était ami avec la victime depuis dix ans, continue de nier les faits : « Je ne comprends pas pourquoi elle m’accuse. Il n’y a aucun grief entre nous ».

Selon les dépositions de la victime, absente de l’audience, il aurait déjà essayé de lui poser une main sur la cuisse auparavant, ce qu’il nie également. La jeune femme est décrite comme « libre, qui aime s’amuser », et même comme « une fille facile » selon l’avocat du jeune homme.
Le procureur, M. Camous, en vient à questionner la véracité des faits:
« L »invitation, l’alcool, les stupéfiants, la promiscuité choisie dans le lit… tout dans cette affaire est propice à l’interprétation et l’absence de consentement devient difficile à caractériser. Pourquoi est-elle restée passive alors qu’elle connaissait monsieur, et qu’il y avait un témoin ?
Comment se fait-il qu’elle puisse déterminer une durée alors qu’elle se disait tétanisée ?
Rien à voir avec une agression de rue où elle aurait pu réagir. » Il a finalement demandé la relaxe.
Son avocat, Maître Etievant décrit « la détresse d’un jeune homme à qui tous ses amis ont tourné le dos car il est accusé d’être un prédateur sexuel. » Puis, il poursuit : « Là, il est encore présumé innocent, mais c’est à lui de répondre aux questions du dossier car la victime n’est pas là Qu’il soit coupable ou pas, le mal est déjà fait ». Il a finalement été relaxé.
Elian Barascud/L_Independant_Fr