Le groupe fondamentaliste religieux, qui revendique une application stricte de la loi islamique, est de retour au pouvoir en Afghanistan, vingt ans en avoir été chassé par une intervention militaire occidentale.
Après une reconquête entamée en mai et une offensive éclair qui a vu la capitale, Kaboul, tombé dimanche 15 août, les Talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan. En quelques semaines, les « étudiants en théologie », leur surnom, se sont emparés sans coup férir des plus grandes villes du pays. Mais qui sont-ils vraiment ?

« C’est un mouvement constitué de dignitaires religieux, un mouvement clérical qui croit en la capacité supérieure de ceux qui possèdent une éducation religieuse » explique Adam Baczko, chercheur à Sciences-Po Paris et auteur d’un ouvrage à paraître sur les tribunaux talibans, interrogé par le journal La Croix. Ils se font connaître dans les années 1980 en prenant les armes contre les troupes soviétiques alors stationnées dans le pays.
Application de la charia
Formés dans des madrasas (des centres d’enseignement religieux) pakistanaises, ils se réclament d’un islam rigoriste, prônant la stricte application de la charia, la loi islamique. Le groupe s’oppose aussi notamment à l’extension des droits pour les femmes afghanes. « L’immoralité, l’indécence et la circulation d’une culture non islamique s’est étendue au nom des droits des femmes « , avait déclaré en 2019 Shir Mohammad Abbas Stanikzai, l’une des figures des Talibans.
En 1996, sous le commandement du mollah Omar, ils s’emparent une première fois de Kaboul. En mars 2001, les images du dynamitage des deux bouddhas sculptés de Bamiyan, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, font le tour du monde.
11 septembre 2001
Tout change après les attaques du 11 septembre 2001. Soupçonnés par les Etats-Unis d'abriter Oussama Ben Laden, chef du groupe Al-Qaida, les talibans sont chassés du pouvoir après une intervention menée par une coalition occidentale.
Réfugiés dans les montagnes et grottes qui encerclent le pays, les Talibans arrivent cependant à conserver une partie de leur influence. Se finançant grâce, notamment, au trafic d’opium, ils profitent même de l’annonce du retrait des troupes occidentales pour entamer leur reconquête du pays. Avec en point d’orgue la prise de Kaboul dimanche 15 août.
ETIENNE BIANCHI / MatinLibre.fr