Reconnue comme la plus grande réserve d’or en Afrique, l’Afrique de l’ouest ne profite pas vraiment de cette ressource. L’orpaillage clandestin constitue un frein pour sa gestion. La CEDEAO souhaite mieux l’encadrer.
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tient à limiter les dégâts qu’occasionne l’orpaillage clandestin, ceci à travers une réglementation communautaire qui sera proposée aux instances de la CEDEAO l’an prochain. Elle estime que l’orpaillage clandestin est une véritable perte pour les pays de l’Afrique de l’ouest détenteur de ce gisement précieux. Il est également la source des pertes en vies humaines.
Sediko Douka, le commissaire de la CEDEAO en charge des Mines et de l’Énergie a déclaré que « La moitié de l’or produit en Afrique de l’Ouest vient de l’orpaillage artisanal, et 10% de la population du Burkina, du Mali et du Niger vivent de cette activité. Mais l’orpaillage, souvent clandestin, est source de problèmes. C’est un secteur qui a beaucoup de défis, comme les pertes de recettes fiscales. Sur le plan social, il y a l’aspect santé puisqu’ils travaillent en dehors des règles. Il y a des impacts sur l’environnement et la préservation des écosystèmes. Il y a l’aspect sécuritaire où, en plus de la violence et des conflits entre autochtones et population allogènes, si l’on prend la zone dite » des trois frontières « , Burkina Faso, Mali, Niger, le terrorisme prend une partie des ressources de l’orpaillage clandestin pour ses financements».

Afin de relever, les nombreux défis que nécessite cette activité, la CEDEAO souhaite encadrer et réglementer le secteur, tout en s’appuyant sur les expériences menées par les pays de la sous-région comme le Mali et le Burkina Faso.
Sediko Douka explique en ces termes : « Par exemple, en avril 2019, nous avons fait un bilan, où chaque État membre est venu exposer son cadre légal, réglementaire et institutionnel. Nous avons pris ce que l’on appelle » les bonnes pratiques » que l’on retrouve dans des pays comme le Ghana qui est le premier producteur de la région. Mais aussi celles du Mali et surtout du Burkina Faso. Ils veillent beaucoup à cette pratique illicite d’exploitation de l’or. Et nous comptons nous inspirer de leurs lois dans le texte communautaire que nous voulons élaborer ». Il faut noter qu’au Burkina Faso comme au Mali, les Chambres de commerce et les agences en charge du secteur de l’orpaillage ont commencé à regrouper les orpailleurs en coopératives et à délimiter des couloirs où les creuseurs peuvent travailler en respectant les règles de sécurité. Ces politiques s’accompagnent d’incitations fiscales et d’aides à la mécanisation des petites mines. Selon Sediko Douka, la nouvelle loi qui sera mise en vigueur par la CEDEAO permettra aussi d’harmoniser l’ensemble sous régional, et de mieux réguler le commerce de l’or, en diminuant les fraudes. Elle sera adoptée par les 15 pays membres avant fin mars 2022 selon la vision de la CEDEAO.
La rédaction