L’agriculture et l’élevage sont les activités qui nourrissent plusieurs familles au Bénin, du Nord au Sud. A l’avènement de la covid-19, les petits agriculteurs et les éleveurs ont eu d’énormes difficultés à s’approvisionner en intrants et à trouver de preneurs pour leurs maigres productions sur le marché. Exaspérés par les méfaits de la pandémie du siècle, ils ont lancé des cris de détresse et en ont appelé au soutien des gouvernants et des partenaires au développement.

A Tchaourou comme à Nikki, Bassila, Malanville, Matéri, Boukoumbé et autres, les difficultés étaient le quotidien des producteurs. Le manque de moyen financier pour s’approvisionner en intrants, l’insuffisance de la main d’œuvre étaient les maîtres mots au moment fort de la crise sanitaire.
Très chanceux, les agriculteurs et éleveurs ont été entendus par le gouvernement. En effet, le gouvernement béninois, dans son programme d’action, a initié le Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) afin de soulager les peines des populations. Dans sa dynamique de mobilisation des ressources, l’Exécutif a décroché le financement de la coopération suisse sur ce programme. Sa mise en œuvre est assurée par le consortium Swisscontact-LARES. Ledit programme a pour ambition de venir en aide aux exploitations familiales afin d’éradiquer la faim et l’extrémisme violent.
Dans la phase opérationnelle du programme, Canal développement l’UDP, l’Anoper, l’Udoper ainsi que les ATDA, ont procédé à la sélection des potentiels bénéficiaires dans une synergie d’action sur la base des critères bien définis.

Dans un premier temps, les jeunes de moins de 35 ans ont été identifiés. L’approche genre étant une préoccupation majeure, les femmes ont occupé plus de 30% sur la liste définitive retenue. Les zones frontalières où la fragilité multidimensionnelle est en vogue ont été priorisées dans les choix opérés par Canal développement et ses partenaires.
Dans les quatre départements du septentrion, 1282 exploitations ont été sélectionnées dans 26 communes contre 27 initialement prévues. Car, Parakou n’a pas pu sélectionner ses exploitations dans le délai imparti. A Tchaourou, Nikki, Sègbana et Tanguiéta les producteurs du maïs sont aux anges grâce à la subvention et à la formation reçue dans le cadre dudit programme.
Aucun d’eux ne savait que les institutions de microfinance pouvaient leur faire des prêts. C’est grâce à ce programme qu’ils ont su qu’ils pouvaient rédiger des projets ou microprojets et bénéficier de l’appui des systèmes financiers décentralisés. Les techniciens déployés sur le terrain encadrent à merveille ces producteurs qui ne manquent d’exprimer toutes leurs satisfactions. Aujourd’hui, ils ont des outils de gestion qui leur permettent de mieux prendre en compte les différentes charges liées à leur activité agricole.

D’autres bénéficiaires de ce programme, particulièrement à Malanville et à Boukoumbé ont cultivé le riz local grâce à l’appui de PASDeR. Ils n’ont pas pu masquer leur joie à notre passage.
« Avant ce programme, je n’avais pas accès aux intrants. Du coup, sur le demi-hectare, je récoltais à peine dix sacs de 50 kilogrammes. Mais avec l’appui de PASDeR, j’ai récolté près de quinze sacs.», a déclaré Sadaki TINO que nous avons surpris dans son champ à Guéné dans la commune de Malanville.
A Bassila, outre le producteur de Soja qui exprime sa satisfaction grâce au PASDeR, des femmes décortiqueuses de riz attendent de réinvestir leur bénéfice pour booster la quantité de riz à décortiquer journalièrement. Secrétaire générale du groupement des femmes décortiqueuses de riz, Roukéyatou ALIDOU MOUSSA, l’a clairement signifié à notre passage.
Des éleveurs et transformateurs des mangues et de Soja ont également été touchés par le PASDeR à Matéri. Si elles témoignent toute leur gratitude au bailleur, elles attendent que d’autres appuis leur soient accordés pour plus de productions.
Après la récolte, les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Les bénéficiaires plus que satisfaits, expriment leur gratitude aux bailleurs pendant qu’ils évoquent les bénéfices réalisés grâce à cet appui du PASDeR. Ils n’ont pas manqué d’en appeler à l’augmentation de la cagnotte pour étendre le programme à plusieurs producteurs et transformateurs.
«Nous sommes déjà satisfait de ce qui est fait. Nous remercions la Coopération Suisse pour son appui et lui demandons d’élargir le programme à d’autres producteurs pour que nous soyons tous heureux à la fin de la prochaine saison», ont déclaré à tour de rôle plusieurs producteurs.
Etant doté des outils de gestions, les bénéficiaires de ce programme ont su gérer les revenus pour réaliser différents projets. Toutefois, une partie du bénéfice est réservée pour entamer la campagne agricole prochaine.
La bonne nouvelle, tous les bénéficiaires ont remboursé les prêts à eux octroyés, nous dira le coordonnateur de Canal développement qui travaille en synergie avec les systèmes financiers décentralisés afin de faciliter l’accès aux financements des producteurs.
«Les remboursements est fait à plus de 97% grâce au suivi rigoureux de nos techniciens déployés sur le terrain», a confirmé le Coordonnateur de Canal développement, Iliassou Kilaya GARBA.
Si ce programme n’existait pas, il fallait l’inventer. Car, il a contribué énormément à l’atténuation des effets néfastes sur les exploitations familiales. Il faut noter que le PASDeR a pour ambition d’amener les EPF à contribuer au développement socio-économique d’ici 2027 en vue de la réduction de la pauvreté et de la fragilité multidimensionnelle.
La rédaction