Ça carbure grave au sein de la mouvance présidentielle. Après la sortie du député Orden Alladatin sur E-télé, Jacques Ayadji s’est offusqué au point de réagir sèchement à son camarade de la grande famille présidentielle. Il en appelle à la médiation du chef de l’Etat pour éviter une guerre de tranchée autour de lui.

Une guerre froide longtemps entretenue par les partis soutenant les actions du président Patrice Talon commence par prendre des proportions inquiétantes. Sur une chaîne de télévision dimanche, Orden Alladatin, membre fondateur de l’Union progressiste et Président de la Commission des lois et de l’administration à l’Assemblée nationale, a invité les partis satellites de la mouvance à se fondre dans les grands partis pour éviter de se mordre les doigts au lendemain des législatives de 2023. En tenant ces propos, le député a fait allusion aux 10% de suffrages qui sont désormais exigés par le Code électoral avant d’avoir part au partage des sièges au parlement et au niveau des conseils communaux.
Cette déclaration n’a pas rencontré l’assentiment de l’ancien syndicaliste reconverti en politicien à l’aune des réformes de la rupture. Jacques Ayadji, très bouillant, pense que son camarade est en train de leur faire du chantage. A l’en croire, aucun parti ne peut se targuer d’être grand et considérer les autres comme petits au point de leur demander de disparaître du jour au lendemain. Très remonté, le premier responsable de Moele-Bénin, sollicite l’intervention de Patrice Talon, l’homme autour duquel gravitent toutes les formations politiques de la mouvance, pour « discipliner » ses soutiens.
Ayadji prêt à mourir pour ses convictions….
Dans ses déclarations, certainement sur fond de colère, Jacques Ayadji n’a pas raté sa cible. Il se dit prêt à mourir pour ses convictions politiques. « Je voudrais quand-même dire à Orden que des fois, on peut périr avec ses convictions, donc ce chantage ne marchera pas avec Moele-Bénin », a indiqué le président de Moele-Bénin. Il va ajouter que son parti n’a eu besoin de ces « chantages » avant de donner la main à la formation politique de Orden Alladatin lors des communales de 2020. C’est pour cela qu’il croit qu’on peut procéder autrement plutôt que d’invectiver pour tenter de minimiser la capacité mobilisatrice des autres. Bien évidemment, ce sont des querelles d’après élections qui conditionnent non seulement le partage du gâteau mais aussi les positionnements pour les prochaines joutes électorales. Etant entendu que les législatives de 2023 détermineront ceux qui pourront prendre part à la présidentielle de 2026. Même l’intervention du chef de la mouvance ne saurait calmer les ardeurs éperdument. C’est inhérent à la politique.
La rédaction