Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a exprimé son désaccord sur les sanctions infligées à son pays, dans un entretien à Financial Times paru ce dimanche 11 octobre.
Selon Abdallah Hamdok, c’est injuste de maintenir le Soudan sur la liste noire des États-Unis. Il ajoute que l’expulsion d’Oussama Ben Laden du pays remonte à plus de 20 ans. Les sanctions émanent du fait qu’Omar el-Béchir avait accueilli le chef d’Al-Qaïda dans les années 1990. De plus la chute d’Omar el-Béchir date également de plusieurs années. Le Premier ministre soudanais affirme « Les Soudanais n’ont jamais été des terroristes, c’était l’œuvre de l’ancien régime ». Pour lui, ces sanctions isolent le Soudan, minent son économie et constituent un « péril sur la route » du pays « vers la démocratie ».

Par ailleurs, l’hypothèse d’une éventuelle reconnaissance d’Israël par Khartoum contre le retrait du Soudan de la liste noire des États-Unis est rejetée par le chef du gouvernement soudanais. Il déclare « Nous voulons que ces sujets soient abordés séparément. »
Abdallah Hamdok prévoit créer un « tribunal hybride » au Soudan, composé à la fois de magistrats soudanais et de la CPI pour juger l’ex-dictateur Omar el-Béchir. Il estime que la meilleure option serait de réformer le système judiciaire soudanais pour qu’il soit jugé dans son pays.
Il faut rappeler qu’Omar el-Béchir est poursuivi à Khartoum pour son coup d’État de 1989. Néanmoins la CPI souhaite le juger pour crime de guerre et crime de génocide lors de la guerre du Darfour.
E. KOUDJENOUME