Suite aux négociations de la mission de la CEDEAO avec la junte militaire au Mali, le désormais ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a été remis en liberté dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les membres de sa famille, il a été ramené par des éléments des forces spéciales maliennes à sa résidence de Sébénikoro, laquelle est sécurisée par la junte.

Démis de ses fonctions par des militaires, dans l’après-midi du mardi 18 août 2020 et gardé au camp de Kati avec son premier ministre Boubou Cissé, l’ancien président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a été finalement libéré aux environs de 3 h du matin, heure de Bamako, a rapporté sa famille à Jeune Afrique. Cette libération est rendue possible grâce à la CEDEAO. Durant toute la journée du 26 août, son représentant à Bamako, Hamidou Boly, a ainsi été en contact avec les putschistes du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) afin de les inciter à libérer IBK avant la prochaine réunion des chefs d’État de la sous-région, prévue pour ce jour 28 août. Il faut noter que la CEDEAO avait fait de la remise en liberté de l’ex-président un préalable à un assouplissement des sanctions à l’encontre de la junte. Celle-ci avait été fortement invitée à faire un geste de bonne foi. Rappelons que, quelques jours plus tôt, les émissaires de la CEDEAO, menés par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, avait pu rencontrer Ibrahim Boubacar Keïta sur son lieu de détention, en présence des colonels du CNSP, puis en leur absence.
Lors des discussions entre IBK et ces derniers, ils leurs donnait l’assurance qui n’a plus aucun envie de revenir au pouvoir. L’ancien président se disait même « soulagé » et affirmait qu’il était bien traité et « respecté » par les putschistes. Il avait demandé à ses visiteurs de faire passer le message à ses anciens homologues de la CEDEAO.
H. HOUETCHI