La Guinée est en proie à de nombreuses manifestations ces derniers jours. Dans l’espoir de mettre un terme aux actes jugés d’anticonstitutionnels par l’opposition, elle dépose une plainte auprès de la CEDEAO.

Les membres de l’opposition guinéenne sont frustrés et donnent de la voix depuis quelques jours pour obliger le gouvernement à respecter les textes consensuels de la République. Ils reprochent au gouvernement d’avoir changé le texte issu du référendum du mois de mars par un texte qui vise l’intérêt d’une partie des membres au pouvoir. Ainsi, des membres du Front national pour la défense de la Constitution ont saisi le président de la commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, afin de dénoncer des « manquements » de la Guinée en matière institutionnelle. En effet, cette plainte, déposée par trois opposants et un syndicaliste, dénonce notamment une « falsification » de la nouvelle Constitution, dont le contenu aurait été changé entre le référendum et la promulgation du texte.
« La Guinée a procédé à un changement référendaire le 22 mars en proposant un texte qui par la suite a été changé au profit d’un autre texte de la Cour constitutionnelle de la République de Guinée qui a considéré comme étant la Constitution du pays alors que ce texte n’a jamais fait l’objet d’une approbation quelconque par le peuple de Guinée. Au point de vue juridique, c’est un manquement grave. Donc, la ‘’falsification de la Constitution nous amène à constater aujourd’hui que la Guinée se trouve dans le cas d’un vide constitutionnel. Nous ne nous faisons aucune illusion, mais il bon d’acter juridiquement que la Guinée est en porte-à-faux par rapport aux dispositions du protocole additionnel concernant la bonne gouvernance et la démocratie que l’État guinéen a ratifiées et qui concerne principalement les textes fondateurs de la CEDEAO », déclare l’opposant Bah Oury, un des signataires de cette plainte, qui dénonce, auprès de la CEDEAO, un « changement anticonstitutionnel ». Il qualifie cet acte du gouvernement d’un manquement grave, à la Démocratie, du point de vue juridique.
H. HOUETCHI