Épargner les pays d’Afrique des crises et troubles à l’ordre public est la préoccupation majeure des dirigeants. C’est bien dans cette optique que les médiateurs régionaux intensifient leurs efforts pour résoudre la crise politique actuelle du Mali.

Très soucieux de la situation du Mali, les présidents des pays membres de la CEDEAO s’activent pour trouver une issue à la crise malienne. Ainsi, cinq dirigeants d’Afrique de l’Ouest, réunis au sein du groupe régional de la CEDEAO, se sont rendus au Mali jeudi pour de nouvelles discussions. Dans la commission de la CEDEAO est constituée de cinq ( 05 ) présidents, deux d’entre eux, dont le chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara, et celui du Sénégal, Macky Sall, ont été les premiers à atterrir à l’aéroport de Bamako, où ils ont été accueillis par leur homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta. Ils ont été rejoints quelques heures plus tard à Bamako par les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger et Nana Akufo-Addo du Ghana. Ils ont eu un entretien avec le président Keïta puis conjointement avec l’influent imam Mahmoud Dicko – figure emblématique de la contestation puis avec les dirigeants du Mouvement du 5 Juin (M5-RFP), la coalition hétéroclite de politiques, religieux et membres de la société civile qui réclame le départ du chef de l’État.
Il faut noter qu’avant cette délégation, une délégation de la CEDEAO dirigée par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a organisé, le week-end dernier un marathon de pourparlers à Bamako dans le but d’apaiser les tensions. Mais l’ambition de la délégation s’est soldée par un échec. Ayant proposé un gouvernement de partage du pouvoir et une nouvelle cour constitutionnelle, les dirigeants de l’opposition ont rejeté cette solution, déclarant que l’accord n‘était pas satisfaisant, car le président resterait en fonction.
Malgré cet échec, la CEDEAO multiplie les actions pour trouver une porte de sortie de crise et permettre aux populations de vivre dans la quiétude. En effet le Mali a été frappé par les protestations qui ont éclaté le mois dernier. Les détracteurs de Keita lui reprochent de n’a pas su faire face à la violence djihadiste, à la corruption et aux défis économiques du pays. La communauté internationale essaie de désamorcer la crise. Vivement qu’une issue soit trouvée. H. HOUETCHI