Contre toute attente, le premier ministre Sylvestre Ilunga a estimé mardi que des ordonnances du chef de l’État, portant sur des nominations dans l’armée, avaient été rendues publiques sans son consentement et sollicite une rencontre avec Félix Tshisekedi.
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, dirigé par
Félix Tshisekedi, né le 13 juin 1963 à Léopoldville, et élu en janvier 2019, souffre depuis mardi dernier d’une cohésion qui semble exposer le climat qui prévaut au sein de l’équipe gouvernementale. En réalité, cette discorde trouve ses sources dans la publication des ordonnances signées vendredi dernier et qui mettent à l’écart le général John Numbi de son poste d’Inspecteur général de l’armée. En effet, le premier ministre a estimé mardi que des ordonnances du chef de l’État, portant sur des nominations dans l’armée, avaient été rendues publiques « à sa grande surprise », sans qu’il les contresigne.

Et pour mieux comprendre, M. Sylvestre Ilunga, a demandé une audience auprès du président de la République, Félix Tshisekedi, « pour tirer au clair cette situation préoccupante ». Il a fait cas de son indignation, lors de son déplacement à Lubumbashi, où il a affirmé que ces ordonnances ont été contresignées par le ministre de l’Intérieur, qui assurait son intérim. Or, le contreseing « relève de la compétence exclusive attachée à la qualité du premier ministre », déclare-t-il. « Le gage de l’équilibre des pouvoirs entre le président de la République et le premier ministre, qui est l’émanation de l’Assemblée nationale », insiste le premier ministre.
Mais notons que d’autres personnalités du gouvernement ont soutenu la décision du président. M. Tibor Nagy, assistant du secrétaire d’État pour les Affaires africaines, félicite le président pour sa détermination à améliorer les droits de l’homme et la professionnalisation des forces armées congolaises. Il affirme, « Nous saluons le fait que le général John Numbi, sous sanctions américaines, ne soit plus à son poste ». Il faut retenir qu’un projet de réforme de la magistrature et le choix d’un nouveau président de la Commission électorale ont crispé les relations entre les deux partenaires de la coalition au pouvoir ces derniers jours
H. HOUETCHI