Investi président du Burundi, après la mort soudaine de son prédécesseur, le général Évariste Ndayishimiye, a promis de « continuer sur la voie » tracée par Pierre Nkurunziza, lors de son investiture jeudi dernier dans le stade Ingoma de Gitega, capitale administrative du pays.
Le général Evariste Ndayishimiye, né vers 1968 dans la province de Gitega, militaire, homme politique et membre influent du CNDD-FDD, parti au pouvoir est élu président du Burundi à l’issue des élections présidentielles du 20 mai 2020. Précédemment ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, chef de cabinet du président, chef de cabinet civil, chef du cabinet militaire puis secrétaire général et numéro 2 du CNDD-FDD, il aura comme mission à partir de ce jeudi 19 juin de diriger le Burundi pour les 7 prochaines années. Initialement prévu pour le 20 août prochain, l’investiture de monsieur Ndayishimiye a eu lieu deux mois à l’avance suite à la décision de la Cour constitutionnelle qui a ordonné qu’il débute son mandat le plus tôt possible, sans intérim, après la mort inattendue de son mentor Pierre Nkurunziza décédé le 8 juin dernier à l’âge de 55 ans suite à une crise cardiaque.

Après avoir fait observer une minute de silence et rendu un hommage appuyé à M. Nkurunziza lors de son investiture dans le stade Ingoma de Gitega, le désormais président de la république burundaise âgé de 52 ans, a promis de « continuer sur la voie » tracée par son prédécesseur, car ce dernier est l’homme qui a « renforcé l’indépendance et la souveraineté du Burundi » et « redonné au Burundi sa place dans le concert des nations ». Organisée, sans grande effervescence, la cérémonie s’est tenue dans le contexte particulier de la crise sanitaire.
Mais dans les tribunes officielles, les masques et mesures de distanciation sociale étaient quasiment absents. Visiblement très touché par la situation politique du pays divisé, isolé et appauvri, il a lancé un appel d’union nationale à travers les propos suivants : » Ceux qui ont fui le Burundi et sont allés se plaindre auprès des colonisateurs, qu’est-ce que vous avez obtenu ? Les portes du dialogue sont ouvertes. Ceux qui ont toujours avancé le prétexte du dialogue pour perturber le pays, vous pouvez rentrer, nous sommes prêts à discuter, le dialogue est ancré dans la culture burundaise. Personne n’a le droit de venir nous demander de dialoguer entre nous ».
H. HOUETCHI