Science : L’astrophysicien, Frédéric Ouattara, déterminé à envoyer le Burkina Faso dans l’espace

Frédéric Ouattara, astrophysicien,

Le génie africain ne cesse de se révéler chaque jour à travers les innovations. En témoignent encore les travaux de l’astrophysicien, Frédéric Ouattara, qui travaille d’arrache-pied pour mettre le Burkina Faso sur orbite. L’annonce a été faite l’an dernier par le chercheur qui continue ses travaux pour l’atteinte de son objectif.

L’Afrique a besoin des sciences pour se développer… et la science des données africaines pour avancer. Qu’il s’agisse de la recherche d’un vaccin contre le Covid-19 ou de la lutte contre le réchauffement climatique, le continent multiplie les efforts pour s’inscrire dans la marche mondiale de la recherche. Parmi les chercheurs qui font cette lutte, figure l’astrophysicien, Frédéric Ouattara, né d’un père infirmier et d’une mère ménagère à Koudougou, à 100 km à l’ouest de Ouagadougou au Burkina Faso.

Optimiste, persévérant et grand rêveur,  Frédéric Ouattara passe des nuits à regarder les étoiles ou se laisser absorber par la photographie d’un trou noir. Alors l’an dernier, quand le physicien a annoncé à son entourage qu’il allait envoyer le Burkina Faso dans l’espace, c’est le doute qui a prévalu dans un premier temps. Même si le sérieux du scientifique n’est plus à démontrer. Très concentré sur son travail. Il a un rétro planning serré qui se matérialisera par un premier satellite burkinabé en orbite « d’ici à la fin de l’année ». La station au sol de Burkina-Sat1 est opérationnelle et la construction du cube satellite est en cours de finalisation.

Frédéric Ouattara, astrophysicien,

Il compte d’ici fin de l’année 2020, concrétiser son rêve qui consiste à faire de sa ville, Koudougou, à 100 km à l’ouest de Ouagadougou, la « cité spatiale du Burkina », une sorte de Cap Canaveral burkinabée. Évidemment, cette ambition ne fait pas l’unanimité, certains estimant le projet un peu fou, d’autres anecdotique à l’heure où le pays est empêtré dans une grave crise humanitaire. Mais pour celui qui a été sacré « meilleur physicien spatial d’Afrique » en 2018 par l’Union américaine de géophysique, cette conquête de l’espace pourrait au contraire permettre de lutter contre la faim, les effets du changement climatique et certaines maladies. Pour répondre à ceux qui pensent le décourager, Frédéric Ouattara explique « Mon satellite d’observation scientifique sera capable de mesurer le couvert végétal, la pluviométrie et les ressources souterraines en eau. Son objectif est d’évaluer l’avancée de la désertification dans ce pays enclavé du Sahel, où les terres s’appauvrissent et où les ressources naturelles sont limitées. Avec cet outil, on pourra anticiper les pluies et les sécheresses, dire aux paysans quelle est la bonne période pour semer, mais aussi prévenir certaines maladies respiratoires en contrôlant la pollution atmosphérique. Dans les zones isolées, le satellite pourrait également compenser l’absence de centres de santé grâce à la télémédecine ».

Ce grand projet coûtera plusieurs centaines de millions de francs CFA. Car faute de lanceur au Burkina, il devra être envoyé depuis le Japon. Frédéric Ouattara, qui bénéficie du soutien de l’État burkinabé, reste pour l’heure confiant, estimant qu’« on arrive maintenant à construire des cubes satellitaires à moindre coût » et qu’ensuite, « tout dépend du matériel qu’on met à bord ».

H. HOUETCHI

LA REDACTION

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