Pour soutenir son peuple à faire face aux difficultés liées au confinement dû à la pandémie, le gouvernement, a fait un appui financier, la distribution des denrées alimentaires et de l’eau à certains ménages malgaches vulnérables.
La pandémie du coronavirus, qui a entraîné l’arrêt des activités dans tous les secteurs, n’a pas laissé le gouvernement malgache indifférent vis à vis de son peuple. Il a prouvé son sens d’humanisme à travers une aide de 100 000 ariary, soit environ 25 euros, des denrées alimentaires et de l’eau ont été distribuées, théoriquement pour près de 190 000 familles dont les revenus ont été interrompus et celles les plus exposées à un risque d’insécurité alimentaire. Mais ces dons n’ont pu couvrir tous les ménages et certaines familles se sentent lésées. Ainsi les plaintes se multiplient concernant la distribution d’aide d’urgence aux ménages les plus vulnérables affectés par les mesures de confinement partiel dans les villes touchées par le Covid-19. Ces derniers jours, le Bureau indépendant anti-corruption a reçu de nombreuses doléances de Malgaches qui n’ont pas pu recevoir ce soutien.

Les grognes montent chez les ménages qui s’estiment lésés dans les villes où ce plan d’aide d’urgence a été lancé. Il s’agit de Tamatave et Fianarantsoa, où les fokontany, administrations de quartier, chargées d’inscrire les bénéficiaires, sont pointées du doigt. Détournements en faveur de familles qui ne correspondent pas aux critères de vulnérabilité, ménages qui ont bénéficié plusieurs fois de cet appui financier… les accusations fusent.
Pour s’expliquer un membre au sein du Bureau indépendant anti-corruption affirme : « Comme nous sommes dans une situation d’exception et d’urgence, les mesures pour prévenir tous les abus et dysfonctionnements dans le processus de distribution de ces aides n’ont pas été bien préparées ». « Les critères ou les pièces à fournir n’étaient pas très précis ce qui a favorisé ces anomalies. Des ménages qui avaient vraiment besoin de ce soutien n’ont pas pu l’obtenir », poursuit-il. Pour apporter secours aux familles n’ayant pas bénéficié de ces dons, la société civile réclame depuis plusieurs semaines plus de transparence sur le ciblage des familles bénéficiaires.
Une aide qui a été financée par les bailleurs de fonds internationaux, notamment la Banque mondiale, l’Union européenne ou encore le Programme alimentaire mondial à hauteur de près de 14 millions de dollars (13, 8 millions de dollars). Dans la capitale, face au mécontentement grandissant, la mairie a mis en place des urnes à doléances pour réviser ses listes.
H. HOUETCHI