Longtemps bloquée, par les forces alliées du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) a annoncé dimanche dernier dans un communiqué publié sur son site, la reprise de ses activités de production sur l’un des plus importants champs pétroliers du pays.
La National Oil Corporation (NOC) est la compagnie pétrolière nationale de la Libye. La NOC, avec ses filiales verticalement intégrées, est l’acteur principal de l’industrie pétrolière libyenne, qui contribue à la moitié du PNB libyen. La Libye est membre de l’OPEP et détient les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique (suivie par le Nigeria et l’Algérie). Ces réserves sont localisées dans la province du golfe de Syrte qui détient 80 % des ressources, et représente actuellement 90 % des exportations pétrolières libyennes.

Mais, malheureusement les forces du maréchal Haftar, qui avaient lancé en avril 2019 une offensive sur Tripoli, siège du gouvernement d’union (GNA) reconnu par l’ONU, s‘étaient emparées quelques semaines auparavant, sans combats, du champ d’al-Charara. Ainsi, la production avait été bloquée en janvier dernier. “Le blocage illégal durant plus de 142 jours a engendré pour le Trésor public des pertes estimées à environ 5,2 milliards de dollars”, a de son côté déploré la NOC, seule entité nationale habilitée à gérer le secteur des hydrocarbures en Libye.
Vue l’importance de cette activité pour l’économie du pays, les forces du GNA ont repoussé les troupes pro-Haftar pour prendre le contrôle de la zone. C’est alors qu’à travers un communiqué publié sur son site, la NOC “confirme la reprise de la production sur le champ pétrolier d’al-Charara (sud) après de longues négociations pour la réouverture de la vanne d’al-Hamada, fermée illégalement en janvier, entraînant l’arrêt de la production”.
En effet, Al-Charara, dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli), produit 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus d’un million de barils par jour, selon la compagnie. Le directeur de la compagnie précise que “La première phase de production débutera avec 30.000 barils/jour (…), avant de revenir à pleine capacité sous 90 jours, du fait des dommages résultant de la très longue fermeture”. Mr Mustafa Sanalla, Directeur de la NOC poursuit l’explication de son plan de gestion en affirmant : “Nous espérons que la reprise de la production à al-Charara sera un premier pas pour relancer le secteur pétrolier et gazier et éviter un effondrement économique dans ces temps difficiles en Libye”.
H. HOUETCHI