Il n’y a finalement « aucune raison » d’arrêter les essais, après que l’étude de la revue The Lancet critiquant l’efficacité du traitement, s’est avérée peu fiable. Le mercredi 3 juin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, qu’elle autorise la reprise des essais sur l’hydroxychloroquine, quelques jours seulement après les avoir suspendus. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle a annoncé qu’après avoir analysé les « données disponibles sur la mortalité », les membres du Comité de sécurité et de suivi ont estimé, « qu’il n’y a aucune raison de modifier le protocole » des essais cliniques.

Cette annonce intervient après qu’une étude publiée par la revue britannique The Lancet a suscité un vif débat au sujet de l’usage de l’hydroxychloroquine dans la lutte contre la COVID-19. Selon l’analyse vivement critiquée par les défenseurs de l’antipaludique tels que le médecin français, Didier Raoult, un traitement à l’hydroxychloroquine ne serait pas bénéfique pour les patients atteints du nouveau coronavirus. Cette conclusion avait poussé l’OMS à suspendre les essais cliniques sur ce remède avant de revenir sur sa décision mercredi.
Réputée pour sa crédibilité, la revue a annoncé dans un communiqué, vouloir « alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à (son) attention » au sujet du rapport, quelques jours seulement après qu’un collectif de scientifiques du monde entier a relevé « des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données » utilisées dans l’étude.
The Lancet avait fini par émettre des doutes sur la fiabilité du rapport qu’elle a pourtant elle-même publié le 22 mai 2020.
Soulignons qu’en Afrique où le virus sévit le moins, de nombreux pays ont déjà choisi ne pas arrêter leurs traitements à l’hydroxychloroquine, utilisée depuis plusieurs décennies pour combattre le paludisme sur le continent.
W. GBAGUIDI