Le Président burundais, Pierre Nkurunziza, quittera la magistrature suprême après la proclamation des résultats des élections présidentielles du mercredi dernier, mais bénéficie toujours de très bonnes grâces du pays. Il a été choisi pour être » guide suprême du patriotisme « , et percevra une indemnité de retraite de 540 000 dollars avec une villa de luxe.

Au pouvoir depuis 15 ans, Pierre Nkurunziza, perdra, son fauteuil à l’issue des élections présidentielles du mercredi 20 mai, au profit d’un nouveau titre. Il sera désormais un » guide suprême du patriotisme « . Il recevra également une indemnité de retraite de 540 000 dollars et une villa de luxe. Mais il n’est pas certain qu’il quittera les feux de la rampe pour consacrer davantage de temps à d’autres choses, comme le football, son sport bien-aimé. Le nouveau président sera tenu par la loi de consulter M. Nkurunziza sur les questions de sécurité nationale et d’unité nationale. Il n’est pas dit clairement s’il devra suivre ses conseils. Peut-être pourrait-il les persuader en soulignant ses succès, tels que l’introduction de la gratuité de l’enseignement primaire, des soins médicaux pour les mères et les enfants, et la construction de nouvelles routes et de nouveaux hôpitaux.
Pierre Nkurunziza est un politicien doté d’expériences dans la gestion d’un État. Il pourra mettre son leadership au service de sa nation via son nouveau titre. Car, il y a cinq ans, son troisième mandat a débuté en pleine tourmente politique. Son annonce qu’il se présenterait pour cinq années supplémentaires au pouvoir avait suscité la colère de certains qui mettaient en doute sa légalité. Malgré cette crise, il a su dirigé le pays, avec le peu de soutien des donateurs. En conséquence, ces élections ont été entièrement financées par le gouvernement, une première dans l’histoire du Burundi et une rareté sur le continent.
H. HOUETCHI