L’Éthiopie a mis en construction sur le fleuve Nil un méga-barrage, dont le remplissage en deux ans prévu par le projet fera baisser considérablement le débit du fleuve. Cette situation fait réagir, le Soudan, le Kenya et l’Égypte, qui proposent une durée de dix ans afin de réduire les dégâts. L’Éthiopie inquiète, déploie son armée près du site.
Lancée depuis 2012, la construction du plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique est initiée par l’Éthiopie dans le but de venir à bout de ses problèmes de pénurie en énergie électrique et d’aider le les pays voisins tels que le Soudan, le Sud-Soudan, le Kenya, Djibouti et l’Érythrée qui connaissent également de véritables difficultés en approvisionnement d’énergie électrique.

D’un coût global de 4 milliards de dollars et d’une capacité de 6000 mégawatts soit l‘équivalent de six réacteurs nucléaires, ce chef-d’œuvre devrait être une source d’union des pays riverains. Mais malheureusement, quelques problèmes ont vu le jour dans la mise en place de cet édifice, notamment avec l’Égypte qui estime qu’il entraînerait une réduction du débit du fleuve du Nil Bleu, dont elle dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau.
Le différend né de ce projet a ouvert une vague de négociations initiées par des pays voisins dont le Kenya. Visiblement, les deux parties n’ont pu trouver un terrain d’entente.
Pour éviter une éventuelle destruction du barrage dont les travaux sont exécutés à plus de 72 %, l’Éthiopie déploie son armée près du site. On note la présence des Chars, des véhicules blindés et des dizaines de soldats. Cet acte n’est vraiment pas surprenant car le mois dernier, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait déclaré aux députés qu’ « aucune force » ne pouvait empêcher l’Éthiopie de construire le barrage.
Les jours à venir nous édifieront sur la réaction des autres nations protagonistes.
Hyacinthe HOUETCHI