Les élections législatives, déroulées, le dimanche 29 mars 2020 et dont les résultats provisoires sont proclamés le jeudi 2 avril par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, M. Boubacar Alpha Bah, a connu une faible participation, 35,73 % des inscrits se sont rendus aux bureaux de vote.
Sur 7,5 millions électeurs inscrits, seulement 2,7 millions environ ont exprimé leurs suffrages. Lors de la proclamation des résultats provisoires, le ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Alpha Bah, s’est réjoui du déroulement du scrutin et a reconnu que « la participation reste encore un défi à relever ». Cette faible participation est due à plusieurs facteurs, dont l’insécurité et l’inquiétude liée à la pandémie de coronavirus.

Le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (POCIM), M.Ibrahima Sangho, justifie pour sa part ce faible taux en ces termes : « Les populations ont reçu des menaces de groupes terroristes. Dans certains villages, ils leur ont dit que s’ils votaient, il y aurait des représailles après le départ de l’armée qui supervise le processus ». Il ajoute que : « L’opposition et la majorité sont divisés et ont du mal à se donner la main pour sauver le Mali. Mais lorsqu’il s’agit de conquérir ou de conserver des sièges, on les voit sur les mêmes listes. Les gens se disent donc que les partis politiques servent uniquement leurs propres intérêts ».
Par ailleurs l’enlèvement du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et de son équipe de campagne le 25 mars dans le cercle de Niafunké a également créé un climat de panique au sein des populations.
Hyacinthe Houetchi