Basée pendant longtemps sur le secteur minier, l’économie malienne connait depuis quelques années d’énormes difficultés. Pour remédier à ces maux, l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali) a décidé de la diversifier en mettant l’accent sur les secteurs de l’agrobusiness, de l’énergie, des télécoms et du bâtiment.
L’économie malienne encore dépendante du secteur minier et sévèrement impactée par la crise sahélienne, fait réfléchir les acteurs du secteur. En effet, la croissance est encore largement tirée par les mines (13 mines actives employant 11 000 salariés). La production d’or a enregistré une hausse de 20 % en 2018 pour atteindre 60,8 tonnes. Porté par des groupes internationaux comme Randgold (Afrique du Sud), Resolute Mining (Australie) ou encore les Canadiens de IamGold et B2 Gold, le secteur représente 8% du PIB, ¾ des recettes d’exportations et ¼ des recettes budgétaires.
Mais Moussa Touré, DG de l’API-Mali, précise qu’« En 2018, nous avons accusé une chute proche de 50% sur le volume des projets agréés au code de l’investissement, et 2019 n’a pas été à la hauteur de nos attentes, avec 90 milliards de Fcfa de projets d’investissements sur un objectif de 120 milliards. Pour 2020, nous sommes optimistes, car les investisseurs intègrent mieux le critère sécuritaire. Par ailleurs, plus de 80 % des projets représentent des opérations de réinvestissement, ce qui prouve la confiance qui nous est accordée par nos partenaires ».

Ainsi, le Mali compte diversifier son économie en s’appuyant sur la tech, l’agrobusiness, le bâtiment, mais aussi l’énergie, soutenue par de grands projets tels que la centrale Akuo Kita Solar d’une capacité de 50 MW pour un coût de 85 millions d’euros, ou encore la centrale solaire de Ségou de 33MW, portée par les Norvégiens de Scatec Solar, le fonds IFC InfraVentures et la société Africa Power, pour un coût de 48,4 millions. Elle tient également à mettre fin à l’importation des 71 % de son ciment provenant essentiellement du Sénégal.
Pour y parvenir, le DG de l’API-Mali nous apprend que « Dans ce mois d’avril, nous inaugurerons la 3e cimenterie en 5 ans, financée à hauteur de 20 milliards de francs CFA par Ciment et Matériaux du Mali ( CMM ), une filiale de Vicat.
Le projet n’a pas démarré que le groupe a déjà décidé de doubler ses capacités de production, passant de 500 000 à 1 million de tonnes par an, en investissant 20 milliards de francs CFA supplémentaires ».
Hyacinthe HOUETCHI