Le choix de Amadou Gon Coulibaly par le président comme son successeur à la magistrature suprême ouvre déjà le bal des frustrations. Le ministre des Affaires étrangères et fidèle d’Alassane Ouattara, Marcel Amon-Tanoh a annoncé jeudi sa démission du gouvernement.
Une semaine après la désignation du premier ministre, Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre 2020, Marcel Amon-Tanoh a confirmé officiellement ce jeudi 19 mars, ce que la presse annonçait depuis quelques jours. Il déclare : « En tant qu’homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement ».

Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, M. Amon-Tanoh affirme : « Je tiens à remercier le président de la République pour l’honneur qu’il m’a fait en me confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’État, en qualité de ministre directeur de cabinet, puis ministre des Affaires étrangères. J’ai travaillé à ses côtés en toute loyauté, en prenant toujours soin de lui faire part de mon honnête opinion en toutes circonstances ». Cette démission se pressentait depuis que M. Amon-Tanoh a boycotté le conseil politique du RHDP, le 12 mars, lors duquel Gon Coulibaly a officiellement été désigné. Retenons tout de même qu’un entretien a eu lieu le 16 mars dernier entre le président de la République et le ministre Amon-Tanoh, au cours duquel ce dernier reprochait notamment à Alassane Ouattara d’imposer le choix d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre. Après ce tête-à-tête qui n’a pas a permis aux deux personnalités de se comprendre, le ministre des affaires étrangères a déposé sa lettre de démission le 17 mars et prend ses distances du gouvernement. Les jours à venir nous édifieront sur la suite de sa vie politique.
Hyacinthe Houetchi