Le président de la Banque Mondiale (BM) dans une sortie médiatique s’insurge contre la Banque Africaine de Développement (BAD) pour avoir participé à la croissance des dettes de l’Afrique en accordant plus de prêts aux pays en difficultés.
Hyacinthe Houetchi
L’augmentation des dettes de l’Afrique est devenue inquiétante. Cette situation est anormale selon le président de la Banque Mondiale, M. David Malpass, qui a dénoncé au cours d’un forum de la Banque mondiale et du FMI à Washington, plusieurs banques de développement, notamment la BAD. Il explique que ces banques sont responsables de l’endettement des pays africains et affirme « Elles ont tendance à prêter trop rapidement et à aggraver le problème de la dette des pays ». Mais sans tarder, le président de la BAD réagit ce vendredi 28 février et balaie du revers de main les propos du patron de l’institution de Bretton Woods qu’il traite d’affirmations gratuites et dépourvues de tout fondement. Il a indiqué que « Ces propos sont non fondés sur des faits » et « mettent en cause l’intégrité de la [banque], discréditent ses systèmes de gouvernance et insinuent à tort qu’elle fonctionne selon des normes différentes de celles de la Banque mondiale. Une telle idée va à l’encontre de l’esprit du multilatéralisme et de notre travail de collaboration ». Il ajoute « Nous estimons que la Banque mondiale aurait pu explorer d’autres cadres existants pour discuter, entre banques multilatérales de développement, des questions liées à la dette. La déclaration générale du président du Groupe de la Banque mondiale laissant penser que la Banque africaine de développement contribue à l’endettement des pays africains et que ses normes de prêt sont moins strictes est tout simplement fallacieuse et inexacte ».

La Banque Africaine de Développement, par la voix de son directeur M. Akinwumi Adesina, insiste qu’il est indispensable d’accorder des prêts aux pays en difficultés « vu l’ampleur des besoins en financement du continent africain ». Il estime que si cela ne tenait qu’à la BAD, elle aurait accordé plus de prêts.