Un groupe de chercheurs israéliens de l’université de Tel Aviv a effectué une recherche scientifique leurs permettant de constater qu’il existe bel et bien un animal qui survit sans dépendre de l’oxygène.
Hyacinthe Houetchi
Contrairement à ce que la science enseigne depuis des siècles où l’oxygène est l’élément indispensable de la respiration, Henneguya salminicola, un parasite du saumon, quant à lui arrive à vivre sans oxygène, selon une étude de l’équipe de chercheurs israéliens dirigée par la professeure Dorothee Huchon de l’université de Tel Aviv. En effet toutes les cellules contiennent des mitochondries, des organelles dotées de leur propre génome, et qui transforment l’oxygène en ATP, le carburant de l’organisme. Mais dans la revue PNAS parue le 24 février dernier, ces chercheurs expliquent que l’animal est dépourvu d’un tel système.

« H.salminicola a perdu non seulement son génome mitochondrial mais aussi presque tous les gènes nucléaires impliqués dans la transcription et la réplication de ce dernier », peut-on lire dans la revue. Madame Huchon a indiqué : « On pensait que la respiration aérobie était omniprésente chez les animaux, mais nous venons de confirmer que ce n’est pas le cas ». Elle ajoute : « Notre découverte montre que l’évolution peut aller dans des directions étranges. La respiration aérobie est une source majeure d’énergie, et pourtant nous avons trouvé un animal qui a abandonné cette voie cruciale ». Elle poursuit son explication en ces termes : « Nous ne savons pas encore très bien comment le parasite produit de l’énergie. Il peut la puiser dans les cellules de poissons environnantes, ou il peut avoir un type de respiration différent, comme la respiration sans oxygène, qui caractérise généralement les organismes anaérobies non animaux. On pense généralement qu’au cours de l’évolution, les organismes deviennent de plus en plus complexes, et que les organismes unicellulaires simples ou peu nombreux sont les ancêtres des organismes complexes ». « Mais voici, juste devant nous, un animal dont le processus d’évolution est à l’opposé. Vivant dans un environnement sans oxygène, il s’est débarrassé de gènes inutiles responsables de la respiration aérobie et est devenu un organisme encore plus simple », a-t-elle laissé entendre.