Stop et fin de la campagne électorale au Togo. Samedi, les Togolais devront choisir qui , parmi 7 candidats (…) , dirigera le pays pour cinq ans. Ils sont 7 sur la ligne de départ.
Arthur Houindo
Même si les financements publics qui leurs étaient destinés ont tardé à arriver, les 7 aspirants à la présidence ont battu campagne dans tout le pays, ces derniers jours, deux ans après une grave crise politique. En 2017 et 2018, une contestation d’ampleur, durement réprimée, avait en effet gagné le Togo, rappelle Le Point Afrique. En 2018, plus de 100 000 personnes avaient marché dans les rues de Lomé. Leur revendication ? L’abandon du projet de révision de la Constitution, qui permettait surtout au président Faure Gnassingbé de se représenter en 2020 et en 2025, les mandats passés et en cours n’étant pas pris en compte. C’est donc sans grande surprise que le chef d’État, au pouvoir depuis 15 ans, a soumis sa candidature cette année. »La campagne présidentielle a été plutôt terne… C’est ce que note l’envoyé spécial à Lomé du site d’information burkinabè Wakat Séra : « Est-ce parce qu’ils n’ont pas reçu à temps les 42 millions de francs CFA, servis habituellement par l’État comme subvention pour mener la campagne électorale, que les rues de Lomé sont presque désespérément vides de leurs posters ? Sans doute ! Car, en dehors des nombreuses photos de Faure Gnassingbé, dont les tee-shirts et même des voitures sont bloqués, ou les affiches grandeurs nature qu’il partage dans certaines zones avec l’opposant historique, Jean-Pierre Fabre, les images des autres candidats se découvrent (presque) par hasard (…). » En tout cas, pour Le Pays, toujours au Burkina, maintenant : « Le plus dur reste à réaliser ; à commencer par le défi de la mobilisation. Blasés par des consultations électorales toujours sans suspense dans un pays où l’alternance relève quasiment du totem, les Togolais se rueront ils dans les bureaux de vote samedi ?, s’interroge le quotidien ‘ouagalais’. Et si le pari de la mobilisation était tenu, quelle garantie y aurait-il que les voix des électeurs critiques vis-à-vis du pouvoir comptent vraiment face à un président incapable de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir et qui semble prêt à tout pour s’accrocher à son trône ? Comment convaincre tous ces indécis qu’ils ne verront plus jamais ces scènes ubuesques où des urnes ont été nuitamment emportées dans des circonscriptions électorales, parce qu’elles étaient hostiles au pouvoir en place ? »

Quant à l’opposition togolaise, poursuit Le Pays, « Minée par ses querelles d’ego et toujours incapable de s’unir pour venir à bout des décennies de règne de la famille Gnassingbé, ne continue-t-elle pas à étaler ses divergences sur la place publique ? En tout cas, dans l’immédiat, ce qu’elle a de mieux à faire, estime le quotidien burkinabè, c’est de rester vigilant au cours des prochaines heures. Les opposants à Faure Gnassingbé doivent se donner tous les moyens pour déployer leurs représentants dans tous les bureaux de vote. Mais bien plus, Jean-Pierre Fabre et compagnie devront s’entourer de précautions pour compiler les résultats en temps réel pour se prémunir contre d’éventuelles fraudes. » Les dispositions sécuritaires sont en train d’être prise déjà dans le pays.
Arthur Houindo