L’ex-patron de Renault et Nissan est rentré, lundi, à Beyrouth en violation de son assignation à résidence à Tokyo. Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations pour corruption au Japon.
La chute du « sauveur de Nissan »

Celui qui était salué comme « le sauveur de Nissan » après son arrivée dans le groupe en 1999 avait été arrêté le 19 novembre 2018 à son arrivée dans la capitale japonaise. Carlos Ghosn a passé au total 130 jours en détention provisoire.
Relâché sous caution au printemps, il était assigné à résidence à Tokyo. La justice japonaise avait rejeté toutes les demandes visant à assouplir les conditions de sa libération sous caution, notamment l’interdiction de contacter son épouse.
Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations : deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet) et deux pour abus de confiance aggravé. Sa défense nie toute malversation. « Les accusations portées contre M. Ghosn sont le fruit d’une collusion illicite entre les procureurs, des membres du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) et des dirigeants de Nissan, qui ont formé une ‘task force’ secrète chargée de rechercher à imputer artificiellement des actes répréhensibles à Carlos Ghosn », avait expliqué en octobre dernier ses avocats dans un communiqué.
Selon eux, l’objectif de cette manœuvre était clair : « Écarter M. Ghosn pour l’empêcher de mener à bien une intégration renforcée entre Nissan et Renault, qui aurait menacé l’autonomie de l’un des fleurons de l’industrie japonaise, passé sous pavillon français ».
Carlos Ghosn a été éjecté de ses sièges de président de Nissan et de Mitsubishi Motors (3e membre de l’alliance) dans les jours suivant son interpellation. Il a ensuite démissionné de Renault, avant même que d’autres investigations ne soient menées en France à son encontre. Lui et ses avocats accusent aussi les enquêteurs japonais d’avoir sous-traité une partie de leur travail à « des consultants et cadres de Nissan » afin d’obtenir des documents préjudiciables à l’ex-patron de Renault.
Né au Brésil, d’origine libanaise et de nationalité française, Carlos Ghosn a débuté sa carrière chez Michelin, avant d’entrer chez Renault. Il a rejoint Nissan en 1999, après l’acquisition par le constructeur automobile français d’une participation dans le groupe japonais. Il en a été PDG de 2001 à 2017.
Avec AFP