ACTIVISME POLITIQUE: l’UDBN ou la coquille vide de Prudencio

La réforme du système partisan actée par Patrice Talon a exposé le poids réel des leaders du landerneau politique béninois. Les plus intelligents ont fondu leur quarteron de militants dans les grands ensembles avec un rayonnement national. D’autres jaloux des anciennes pratiques où ils sont Présidents directeurs généraux (PDG) et Présidents du Conseil d’administration (PCA) de leur loque politique continuent d’emballer l’opinion. C’est le cas de l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) de Claudine Prudencio…

Le clair-obscur entretenu dans les médias lors du départ en septembre dernier d’une douzaine de militants est révélateur de ce que l’écurie de Claudine Prudencio couvre un malaise. Le fait que les radiations ou démissions aient lieu dans l’arrondissement de Godomey (Commune d’Abomey-Calavi), le supposé fief de la présidente, renseigne sur l’onde de choc du malaise au sein de cette coterie. Mais avant, les défections s’enregistraient sans tambours ni trompettes au sein de l’UDBN. Les vieux briscards du Parlement tels Bernard Lani Davo et Michel Missikpodé qui s’offraient comme « cautions morales » à cette formation sont partis de la plus douce manière. « C’est tout sauf un parti politique » a affirmé l’un d’entre les deux que nous avons contacté pour avoir les raisons de son départ . Il ajoute, au moment où on parle de la réforme du système partisan, il est « malséant de continuer à faire le lit à un club manipulé par un groupement d’intérêt ».

Inutile de rappeler les départs de plusieurs cadres qui avaient cru en idéal tel Todéman Flinso Assan précédemment secrétaire général du Parti. Les foules rassemblées à l’ex usine d’engrais de Godomey lors de ses dernières sorties sont loin de convaincre de la bonne santé de cette formation. Secret de polichinelle, la recette pour la mobilisation de la foule lors des meetings est connue de tout observateur du damier politique béninois. Pascal Irenée Koupaki président du parti démissionnant en septembre 2013 affirmait déjà qu’il s’agit plus d’un club électoral qu’un parti politique.

« Ayant son cordon ombilical dans l’empire financier de l’homme d’affaire Samuel Dossou Aworet, l’UDBN n’a pour affidés que les employés de cette galaxie et quelques apprentis politiques qui font leurs premiers pas dans le microcosme » a laissé entendre cet ancien membre joint par notre rédaction. Le militantisme ? Un mot vide de sens dans cette formation.

En effet, la mise en conformité avec la nouvelle charte des partis politiques n’aura pas garanti une survie heureuse à l’UDBN. Cette chapelle a dialogué avec la mort dans les couloirs du Bloc Républicain et de l’Union progressiste en gestation du fait des calculs de positionnement de Claudine Prudencio avant d’être abandonné dans un coma qui ne lui a pas permis de participer aux dernières élections législatives. Le parti est aujourd’hui reconnu certes, mais on a du mal à repérer ses fiefs.

De ce qui précède, on se demande si avec l’imminence des élections locales, communales et municipales, Claudine Prudencio et sa poignée de militants ne signeront pas leur disparition de la scène politique?

Etre dirigées par une femme et soutenir les actions du Chef de l’Etat ne peuvent être des raisons pour  maintenir de telles formations à l’heure de l’assainissement. A suivre…

Manfoya HOUNGUE/NORD SUD QUOTIDIEN

LA REDACTION

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