Le Ministre Jean Michel H. ABIMBOLA à la 40ème Conférence Générale de l’UNESCO*
« Le Bénin a pour vision de contribuer au renforcement du multilatéralisme aux côtés d’autres Etats membres pour atteindre les idéaux de l’UNESCO »
Le débat de politique générale s’est poursuivi ce vendredi 15 novembre 2019 à Paris dans le cadre de la 40ème Conférence générale de l’UNESCO. Le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, à la tête d’une délégation, a fait une déclaration à la tribune au nom du Bénin. Babalola Jean Michel Hervé ABIMBOLA a dans un premier temps, reconnu et salué l’appui de l’UNESCO à la formulation et à l’évaluation des politiques et plans sectoriels puis souhaité que l’institution vise également l’accompagnement des pays pour la mise en place de politiques et plans sous régionaux qui ciblent des défis communs à relever par des ensembles plus ou moins homogènes. Pour ce qui concerne le secteur de la culture dont il a la charge, le Ministre ABIMBOLA a réitéré le plaidoyer pour le retour des biens culturels à leurs pays d’origine sans en exclure la circulation avant de solliciter le soutien de l’UNESCO pour la création d’une chaire UNESCO sur la thématique « Patrimoine culturel et développement des peuples africains ».
« Le Bénin est candidat au conseil exécutif de l’UNESCO pour la période 2019-2023. En effet, dans un contexte global menacé par toutes sortes de risques, nous avons pour vision de contribuer au renforcement du multilatéralisme aux côtés d’autres Etats membres pour atteindre les idéaux de l’UNESCO, dans un monde de paix et de compréhension mutuelle … » a laissé entendre le Ministre ABIMBOLA.
Lire l’intégralité de la Déclaration du BENIN lue par le Ministre ABIMBOLA
40ème Conférence Générale de l’UNESCO
Débat de politique générale
Déclaration du BENIN (Lue par Babalola Jean-Michel H. ABIMBOLA)
Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts
Paris, le 15 novembre 2019
– Monsieur le Président de la conférence générale ;
– Monsieur le Président du Conseil Exécutif ;
– Madame la Directrice Générale de l’UNESCO ;
– Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégation ;
– Mesdames et Messieurs ;
Au nom de la délégation béninoise, permettez-moi d’adresser mes chaleureuses félicitations à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Altay CENGIZER, Président de la Conférence générale. Je voudrais exprimer ensuite la satisfaction du Bénin à la Directrice générale pour les contributions de l’UNESCO au développement de mon pays. Je salue enfin toutes les personnes qui ont œuvré à la réussite des présentes assises.
Mesdames et Messieurs ;
A l’instar de la plupart des pays, mon pays le Bénin est attaché à l’ODD4 des objectifs de développement durable. Cela transparaît dans notre récent plan sectoriel post 2015 de l’éducation dans le processus duquel l’UNESCO a été un grand soutien.
Toutefois, dans la perspective de la mise en œuvre de ce plan, il nous plaît de rappeler, à notre sens, le rôle et la mission de l’UNESCO. Le Bénin estime en effet qu’au-delà de l’appui à la formulation et à l’évaluation des politiques et plans sectoriels, l’UNESCO doit viser l’accompagnement des pays pour la mise en place de politiques et plans sous régionaux qui ciblent des défis communs à relever par des ensembles plus ou moins homogènes.
Mesdames et Messieurs ;
Parmi les innovations significatives dans l’enseignement primaire au Bénin, il convient de mentionner l’initiation à la langue anglaise pour davantage d’ouverture sur le monde, l’introduction des classes culturelles et sportives en application des recommandations du Plan d’actions de Kazan, et surtout la généralisation de l’alimentation scolaire avec comme effet quasi immédiat une augmentation des taux de fréquentation et de maintien. La reconsidération de la situation des enseignants a permis, en dehors de l’encadrement du droit de grève, de rendre effectif le statut particulier des enseignants, d’engager grâce à l’UNESCO, l’élaboration de la Politique nationale enseignante, toutes choses qui ont concouru à accroître et améliorer la gestion du temps d’apprentissage, avec comme conséquence une année scolaire normalisée et des taux de réussite aux examens nationaux élevés dans tous les ordres d’enseignement.
Dans l’enseignement secondaire, technique et la formation professionnelle, les réformes visent le renforcement des capacités et le développement de compétences pour une professionnalisation plus poussée. Je m’en voudrais de ne pas saluer ici le soutien des donateurs et de l’UNESCO au Bénin à ce propos. Ce soutien s’est encore matérialisé, il y a peu, notamment par la contribution à la table ronde technique internationale à Cotonou pour la validation de la Stratégie nationale pour l’enseignement et la formation technique et professionnelle.
En sa qualité de membre de l’Alliance mondiale pour l’alphabétisation dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie, le Bénin entend également tenir tous ses engagements grâce à la stratégie de l’UNESCO pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes (2020-2025) et à la poursuite de la « Recherche-action sur la mesure des apprentissages des bénéficiaires des programmes d’alphabétisation » (RAMAA), initiative portée par l’institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie.
Les initiatives de l’UNESCO pour l’accompagnement des Etats membres dans la révolution du numérique et de l’intelligence artificielle sont à saluer. L’Afrique y est grandement attendue et les aspirations de notre jeunesse ne seront pas absentes à ce rendez-vous. C’est pourquoi le Bénin s’est engagé dans un vaste programme de classes numériques aussi bien dans l’enseignement primaire que secondaire et dans l’organisation prochaine de la deuxième édition de « Benin workshop in artificial intelligence » (BWAI) étendue aux pays de la sous-région ouest-africaine.
Nous nous félicitons enfin du succès et du rayonnement des chaires UNESCO au Bénin, tout en réitérant du haut de cette tribune notre demande de soutien pour la création d’une chaire UNESCO sur la thématique « Patrimoine culturel et développement des peuples africains ».
Mesdames et Messieurs,
La place de la culture dans l’agenda du Gouvernement du Bénin reste remarquable. Elle se traduit, non seulement à travers l’adhésion et le respect de toutes les Conventions visant la sauvegarde, la protection et la promotion du patrimoine culturel, mais également le plaidoyer pour le retour des biens culturels à leurs pays d’origine sans en exclure la circulation. Je vous prie de recevoir dans ce cadre les remerciements du Président de la République, Son Excellence Patrice TALON pour l’accueil réservé à cette idée qu’il a lancée depuis 2016 et qui a été reprise à la conférence de l’UNESCO sur les biens culturels le 1er juin 2018 lors de laquelle la prestigieuse organisation a bien voulu l’associer en qualité de co-président.
L’organisation en août 2019 du 25ème anniversaire du projet « La Route de l’esclave » témoigne notre ferme engagement à contribuer aux nobles objectifs de l’UNESCO dans un domaine aussi vital pour l’identité que pour le dialogue interculturel et le développement des peuples. C’est le lieu d’en appeler à un soutien franc de tous les Etats membres au projet de résolution présenté par le Bénin avec l’appui d’autres Délégations pour explorer de « nouvelles perspectives pour le projet la route de l’esclave ».
Mesdames et Messieurs,
Le Bénin est candidat au conseil exécutif de l’UNESCO pour la période 2019-2023. En effet, dans un contexte global menacé par toutes sortes de risques, nous avons pour vision de contribuer au renforcement du multilatéralisme aux côtés d’autres Etats membres pour atteindre les idéaux de l’UNESCO, dans un monde de paix et de compréhension mutuelle ; un monde où les femmes et les hommes, particulièrement les jeunes, instruits et éduqués, utilisent de façon créative et responsable les progrès de la science et des technologies pour le développement durable des peuples, dans le respect de la différence et de la diversité des cultures, des langues et des croyances.
Ce sont ces bases qui fondent l’engagement du Bénin à accompagner les réformes en cours dans le cadre de la transformation stratégique et de la gouvernance de l’UNESCO. A cet égard, le Bénin est favorable à toutes mesures de notre auguste assemblée pour accroître l’inclusivité ou les ressources de notre organisation, car l’enjeu est de lui donner les moyens de ses nobles ambitions.
Je ne saurais terminer mon propos sans vous dire à nouveau les félicitations de la République du Bénin tout en réitérant le soutien de son Chef le Président TALON au Président de la Conférence générale pour la conduite de nos travaux, à vous, Madame Audrey AZOULAY et à vos équipes pour les réformes décidées et en chantier et qui visent une meilleure gouvernance et l’efficacité de notre Organisation commune.
Vive la coopération multilatérale,
Je vous remercie.