Edito FIKINFO du 16 juin 2017
Actuellement, le Bénin et l’Afrique avec lui voire le monde s’interrogent : mais où est donc Patrice Talon, président de la République du Bénin?
Bien malin qui peut prétendre détenir ce véritable scoop ! C’est un secret aussi bien gardé que la combinaison de la bombe atomique que détiennent certains chefs d’Etat.
Mais d’évidence, son absence du territoire national n’est pas un secret, puisque le ministre des Affaires étrangères a confirmé qu’il était hors du pays, non pas pour les motivations qui agitent l’opinion béninoise et celle internationale qui donnent à tort, insistera cependant le chef de la diplomatie béninoise, le président Patrice Talon presque mourant ! Que nenni! Autant dire que les laborantins de l’intoxication ont encore sévi. Comme à leur habitude.
Cette situation interpelle à plus d’un titre. Sans conteste, on résiste difficilement à l’envie de ramener dans le débat, des thèmes forts chez deux grands pays anglo-saxons, à savoir les Etats-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne. Le premier chante avec fierté God bless America, le second se dévoue à sa reine disant God save the queen, avec autant de fierté. Et c’est là que le bât blesse au Bénin, s’agissant de Patrice Talon sur la santé de laquelle, on spécule par monts et par vaux, avec une désinvolture révoltante. Certains médias internationaux frappés sans doute de disette informationnelle se sont emparés de la question, de même que les radios et télévision panafricaines, qui ont longuement disserté sur le sujet, avec moult hypthèses, sans que personne n’y apporte la moindre lumière. Au Bénin, entre élucubrations et folles conjectures, les scénarios les plus ubuesques ont circulé! On a donc disserté, jacassé, sur la santé d’un chef d’Etat, dans un pays où il est recommandé de ne pas s’amuser avec son propre fétiche, fouler aux pieds le vodoun érigé par ses propres soins. Il est du vodoun comme d’une institution de la République qu’est le chef de l’Etat, un président élu, donc investi par tout un peuple et par conséquent mieux logé, en termes de légitimité et de sacre, que le fétiche le plus vénéré.
Les Béninois ont donc fait l’option de blasphémer le sacré, le ‘’vodoun’’ ! Les Béninois, non ! C’est un peu trop vite aller en besogne que de croire que c’est tout un peuple qui joue au prophète de mauvais augure. Il s’agit en fait d’un groupuscule d’activistes des réseaux sociaux, les fameux laborantins de l’intoxication dont parle le président Talon, dont certains sont manipulés par des politiciens tapis dans l’ombre, et puis c’est tout ! C’est si peu pour constituer une opinion, mais suffisant pour polluer les esprits, manipuler l’opinion selon sa guise, comme on l’a vu lors du débat sur la révision de la Constitution dans ce pays.
Nul ne peut prétendre donc qu’en silence de nombreux Béninois n’ont pas prié pour que rien de mal ne soit arrivé à leur président.
Cependant, certains de ceux qui s’arrogent le titre de faiseur d’opinion, ont manqué le coche d’attester de leur patriotisme, ne serait-ce qu’en s’écriant ‘’God save the president’’, en l’occurrence Patrice Talon dont la ‘’disparition’’ des radars habituels mérite autre chose que les amalgames dites à son sujet, sans que ceux qui s’y sont activés ne détiennent la moindre information vraie ! C’est de la sorcellerie d’un autre genre, de la poudre de perlimpinpin au sujet de l’état de santé d’un président, malade a-t-on dit, et qui aurait bien dans ce cas eu droit à de la bienveillance qu’à toute autre disposition contraire!
Wilfrid KINTOSSOU